« Pierre-Marie Gallois,
géopolitique, histoire, stratégie »
de Christian Malis aux Éditions l’Âge d’Homme
Achevé d’imprimé en février 2009, 750 pages, 39 €

Aujourd’hui, on connaît plus le général Pierre-Marie Gallois pour ses travaux d’écriture et ses réflexions sur la géopolitique et la stratégie. Compte tenu de la richesse de son parcours, seul un livre pouvait présenter l’homme.

Général Pierre Marie GalloisNé en 1911 dans une famille de la haute société internationale au service du Khédive d’Égypte, l’influence de la France cédant le pas à la Grande-Bretagne sur les bords du Nil, sa famille revint en France où son père devait mourir sur le front en 1915.

Il choisit la carrière des armes et porte son dévolu sur l’aviation. La guerre le surprend en Algérie. Prévaut alors en Afrique du nord une étrange ambiance. La France, conformément aux accords, est autorisée à mettre sur pied une armée d’armistice. En Afrique du nord, loin des Allemands, les militaires en profitent pour reconstituer leurs forces en vue de la revanche.

Dans ce contexte, l’attaque de Mers El-Kébir par les Britanniques apparaît comme une erreur. Humilié par cette agression, comme beaucoup de ses camarades, Gallois soutient les bombardements de représailles menées par l’armée française contre Gibraltar.

Il n’en garde pas moins les idées claires. Dans ses carnets, il écrit à l’époque : « Comment des années d’encouragement à la jouissance, à la paresse, à l’égoïsme, peuvent-ils donner l’élan militaire à une masse bourrée de bonheur... » Sept décennies plus tard, la situation n’a fait qu’empirer.

Mais les idées qu’il exprime ne plaisent pas en haut lieu. Il se retrouve condamné à 90 jours de forteresse. Il y échappe en se faisant hospitaliser. Puis à l’arrivée des alliés en Afrique du nord, il se retrouve officier de liaison entre l’armée française et l’armée américaine.

Gallois, alors, est envoyé en Grande-Bretagne et, fin juillet 1944, effectue sa première mission sur un bombardier stratégique. Il est affecté comme navigateur sur un Halifax F-Fox. Dans ses écrits, il parle de « guerre aérienne de masse (...) dépourvue de tout panache ». Il y a pourtant des risques. 44% des équipages de bombardiers, 55 000 hommes sur 125 000, ont perdu leur vie.

L’après-guerre le retrouve travaillant dans les cabinets d’un chef d’état-major puis de ministres et de secrétaires d’État. Ses idées sur l’aviation font lentement école et sa réputation s’accroît. Le 1er août 1953, le général Charles Léchères, chef d’état-major de l’armée de l’air, ira jusqu’à dire au moment de son « pot de départ » : « Messieurs, sans doute au cours des années, avons-nous fait pas mal de sottises ! Mais sachez que tout ce qui s’est fait de bien, c’est à Gallois que vous le devez ! »

Gallois est alors envoyé à l’OTAN, auprès du général Norstad pour travailler à l’élaboration de la nouvelle doctrine militaire de l’Organisation Atlantique. Il a néanmoins une autre corde à son arc : ses réflexions sur l’arme nucléaire.
Son destin bascule à nouveau quand, à 22 heures, le 2 avril 1956, une voiture de l’OTAN le dépose à l’hôtel La Pérouse pour rencontrer le général De Gaulle. Ce dernier avait déjà une bonne connaissance de l’arme nucléaire, mais il vit en Gallois l’homme qu’il lui fallait pour convaincre les dirigeants politiques français de la nécessité de doter notre pays de « la » bombe.

Reste à expliquer le passage de cet homme, un moment proche des Américains, à l’opposition au mondialisme et au refus de l’Europe de Maastricht. L’auteur amorce une ébauche d’explication. « Peut-être, hasarde-t-il, Pierre Marie Gallois perçoit-il la sagesse des nations et redoute-t-il l‘aveuglement des empires. Dès 1972, il pressent que les Soviétiques vont céder, comme les Américains, à la tentation de la surextension impériale (...) (Les) stratégies raisonnablement nationales sont sans doute le meilleur antidote contre les projets grandioses qui excèdent les forces et déstabilisent la planète », conclut l’auteur.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

Quelques textes du général Pierre-Marie Gallois:
 
 
 
Retour Menu
Retour Page Accueil