Attaque israélienne contre la Syrie

Le 6 septembre 2007, la Syrie affirmait avoir repoussé une violation de son espace aérien par Israël " à partir des frontières du Nord... " Israël gardait le silence. Le vice-président syrien, Farouk Al-Sharaa, précisait : "Je ne peux pas révéler les détails".

Étrange opération militaire dont personne ne veut parler. On en venait à douter de sa réalité.

Le 1er octobre 2007, néanmoins, Bachar Al-Assad, le Président syrien, en reconnaissait la réalité. Le 2 octobre, à leur tour, les Israéliens se faisaient un peu plus loquaces. La censure militaire de ce pays très démocratique autorisait la presse à publier l'information affirmant qu'un raid avait été mené contre la Syrie. Mais la cible et les résultats de l'opération demeuraient secrets.

On prend là la dimension de l'irresponsabilité de l'État hébreu. Il se conduit au Moyen-Orient comme s'il jouissait du droit d'attaquer n'importe quel pays sans même donner ses raisons. S'abritant derrière la supériorité de ses armes et le parapluie américain, il se sait hors de portée d'une réponse militaire conventionnelle. Mais agissant ainsi, il appelle la seule réponse à la portée des pays du Moyen-Orient : le terrorisme.

Difficile de donner à cette attaque et au silence qui l'entoure un autre sens que celui d'une provocation.

Certes, il pèse des soupçons graves sur la Syrie concernant la vague d'assassinats qui touche le Liban. Si elle est coupable, elle doit en répondre devant la communauté internationale et elle seule. Qu'Israël soit intronisé, ou même toléré, dans le rôle de gendarme de la région ne fera qu'engendrer plus de guerre et de terrorisme. Est-ce bien ce que nous voulons ?

La Syrie remet au Liban la voiture qui a servi à l'assassinat de Pierre Gemayel

 

L'affaire est passée sous silence dans la presse française. Pourtant, on sait la Syrie soupçonnée d'être mêlée aux attentats perpétrés contre les responsables politiques libanais, dont celui de Pierre Gemayel le 21 novembre 2006.

La voiture, une Honda volée avant le crime, a été retrouvée abandonnée en Syrie sur l'autoroute conduisant en Turquie. Malgré sa fausse immatriculation dans un pays du Golfe, les policiers syriens ont compris qu'ils tenaient un véhicule provenant du Liban. Prouvant que les choses ne fonctionnent pas si mal quand les services secrets ne s'en mêlent pas, remise à la douane, la voiture a été expédiée au Liban.

Là, les services compétents découvrent la vérité sur la Honda.

Tout le monde va voir dans cet épisode la confirmation de ses thèses : les partisans de la Syrie, l'innocence de cette dernière, et leur adversaires, la preuve de sa culpabilité.

En réalité, cela ne prouve rien. Même s'ils ont impliqués dans l'assassinat de Pierre Gemayel, les services secrets syriens n'avaient aucune raison d'être informés de la découverte d'une voiture volée retrouvée sur l'autoroute. La livraison de la Honda n'est donc pas une preuve de leur innocence. Quant à sa présence en Syrie, si une cache d'armes des Basques de l'ETA est découverte en France, on ne peut pas pour autant accuser notre pays de complicité.

C'est à l'enquête, passant au peigne fin la Honda, de révéler la vérité. Là gît la difficulté, certains éléments au sein des services libanais faisant tout pour l'éviter.

Abou Al-Qaaqaa (Kaakaa), parrain
de Fatah Al-Islam, assassiné en Syrie


Mahmoud Gol Aghasi, connu sous le nom d'Abou Al-Qaaqaa, a été exécuté par un homme armé, quand il sortait de la mosquée d'Alep où il officiait.

Protégé jusqu'ici par les autorités syriennes, ce responsable religieux d'origine kurde appelait au jihad contre les Américains. Il avait organisé une cellule de recrutement de combattants pour l'Irak.

Le " Centre de recherches sur le terrorisme " avait cité son nom dans l'affaire du Fatah Al-Islam, ce groupe contre lequel l'armée libanaise s'est battu du 29 mai au 2 septembre 2007 au nord de Tripoli.

Le Fatah Al-Islam était dirigé par Chaker Al-Absi, un activiste palestinien manipulé par la Syrie. L'un de ses contacts dans ce pays, avait révélé le Centre dès janvier 2007, était Abou Al-Qaaqaa.

Il convient de s'interroger sur les raisons qui ont conduit à assassiner Abou Al-Qaaqaa. Difficile de croire les autorités syriennes complètement étrangères à la disparition d'un homme qu'elles protégeaient et qui servait leurs ambitions régionales.

C'est pourquoi, la réduction au silence d'un homme qui en savait trop nous semble l'explication la plus crédible.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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