septembre 2006
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Monsieur le Ministre, J'avais vu votre lettre circuler dans les milieux de soutien à Israël. Limitée à cet auditoire, elle ne méritait pas de réponse. Je la lis aujourd'hui publiée dans " Le Figaro " du 5 septembre 2006 dans une page de publicité présentée comme un communiqué du CRIF. Il faut donc rappeler quelques vérités. Je ne me donnerai pas la peine de défendre le Président Ahmadinejad. J'ai autant de raisons de le critiquer que vous, même si ces raisons sont différentes. Que vous dirigiez vos feux contre l'Iran d'Ahmadinejad, cela vous regarde. Que vous le fassiez pour défendre Israël relève aussi de votre droit. Mais que vous vous prêtiez à cet exercice au lendemain de l'attaque injuste perpétrée par l'État hébreu contre le Liban, sans avoir défendu ce pays, est inacceptable. Avez-vous oublié vos propos enflammés en sa faveur quand il souffrait sous la férule syrienne ? L'émotion manifestée à l'égard du pays des Cèdres et de son peuple était-elle de circonstances ? En clair, votre solidarité pour le Liban dépendrait-elle de la direction d'où vient l'attaque ? Quant à votre judéophilie, ce sentiment d'amour, très chrétien, vous honore. Encore ne faudrait-il pas qu'il vous poussât à l'injustice. Vous dites des juifs : " ils ont le droit, comme vous, comme moi d'avoir une patrie. " Vous avez raison. Mais ils n'en ont pas " le droit " aux dépens des droits nationaux d'autres peuples. En outre, dois-je préciser, avant la création de l'État d'Israël, les juifs appartenaient à des nations et jouissaient comme en France ou aux États-Unis d'une nationalité. D'une patrie par conséquent. En outre, me permettrai-je de vous rappeler, être juif n'est rien d'autre qu'appartenir à une religion. Au-delà, il faut parler d'ethno-centrisme. Dans votre conclusion, vous souhaitez qu'il " ne vienne à personne l'envie d'aller cracher sur la tombe " d'Ahmadinejad. Permettez moi de former ce voeu avec vous en y ajoutant les noms d'Ehud Olmert, Ariel Sharon, Itzhak Shamir ou Menahem Begin. Au nom de l'idée que nous nous faisons, je l'espère ensemble, du christianisme. Dieu vous garde ! Alain Chevalérias
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