TARIQ RAMADAN
NE FAIT PAS ABSTINENCE

En Suisse: Un réseau d'organisations islamistes sans lien avec le terrorisme mais une idéologie radicalisante.

Tariq Ramadan dispose d’un réseau fortement implanté dans la Confédération helvétique. Un ensemble d’associations islamistes associées à un couple, les Karmous, permet de collecter des fonds venant de l’étranger, voire de les blanchir. Des millions d’euros circulent ainsi dont une partie se retrouve en France. Ces organisations n’ont certes aucun lien structurel avec le terrorisme, elles ne l’encouragent même pas. Elles n'en représentent pas moins la base idéologique à partir de laquelle une minorité se radicalise jusqu’à tuer.

Les dirigeants de cette nébuleuse d'organisations, un homme et sa femme

Elle s’appelle Nadia Karmous. Depuis le 2 février, date d’arrestation de Tariq Ramadan soupçonné de viols, elle multiplie les déclarations en faveur de ce dernier. Elle a été jusqu’à qualifier les plaignantes de « frustrées ». Un terme bien peu islamique, trahissant l’élégance très « retenue » de sa profératrice. Derrière elle, un homme se carre dans l’ombre, son mari, un certain Mohamed Karmous. Il se garde bien de prendre position sur Ramadan. Lui, il tient les affaires, le lourd...

Mohamed Karmous tisse sa toile...10 structures à l'oeuvre

Né en 1957 en Tunisie, il s'est installé en Suisse il y a une trentaine d'années. Depuis, il tisse sa toile. Son nom apparaît dans pas moins de dix structures enregistrées au registre du commerce dans les cantons de Vaud, de Neuchâtel et du Tessin. Elles ont toutes pour fonction de financer des lieux de culte musulmans, d'organiser l'apprentissage de la langue arabe, d'assurer l'enseignement de l'islam ou de financer l'ouverture de cimetières islamiques.

Wakef-Suisse, Centre culturel des musulmans, Centre socio-culturel des musulmans...

L'une des organisations s'appelle Wakef-Suisse, dont Karmous préside le conseil de fondation. Wakef est enregistré à Prilly, dans la banlieue de Lausanne, à la même adresse que le Centre culturel des musulmans de cette ville et que la Ligue des musulmans de Suisse.

Karmous est aussi le " président fondateur " du Centre socio culturel des musulmans de Lausanne, qui appartient à la Ligue des musulmans de Suisse, créée par le même homme. Ces structures se rattachent à l'Union des organisations islamiques en Europe, dans le bureau de laquelle on retrouve Karmous. Elle-même est affiliée au Conseil européen de la fatwa et de la recherche, présidée par Youssef Al-Qardawi (ou Qaradawi), prédicateur de la chaîne Al-Jazeera financée par le Qatar.

Le Qatar encore

Dans son livre, " Résistance " publié au Seuil, le journaliste Antoine Peillon parle de Karmous. Selon lui, plusieurs entrevues ont eu lieu à Genève entre ce dernier et le Dr Ahmad Al- Hammadi, responsable de Qatar Charity, une organisation proche des Frères musulmans. Lors de ces rencontres, Al-Hammadi a remis 170 000 € en liquide à Karmous. Cet argent était destiné à l'IESH (l'Institut européen des sciences humaines) établi en France dans un château de la Nièvre. On sait l'IESH liée à l'UOIF, organisation proche des Frères musulmans qui, chez nous, représente une partie des mahométans avec l'onction imprudente des autorités. Certains présentent même Karmous comme ayant été un moment le trésorier de l'IESH.

En septembre 2007, Al-Hammadi a remis en mains propres 500.000 € à Zuhair Mahmood, un Frère musulman irakien, en tant que président de l'IESH. Ces libéralités succédaient à celles du Koweït et de l'Arabie Saoudite, en froid avec les Frères en raison de leur discrète sollicitude pour les réseaux d'Al-Qaïda.

En avril 2007, Karmous, lors de l'un de ces transferts, a été interpellé dans le TGV par les douanes avec 50.000 € en liquide destinés à l'IESH. Il l'a lui-même reconnu.

Le bon Mohamed Karmous travaille aussi en faveur des populations du Sud. Il est le fondateur, et le seul membre, de l'Organisation européenne de bienfaisance islamique qui travaille au " développement durable dans les pays pauvres en Afrique ".

On sait Tariq Ramadan protégé et financé par le Qatar et, de plus, petit-fils du fondateur des Frères musulmans, l'Égyptien Hassan Al-Banna. Il a été élevé au rang de directeur du " Centre de recherche sur la législation islamique et l'éthique ", basé à Doha, la capitale du Qatar. Fort de ce titre, il répand ses prêchi-prêcha jusqu'en Afrique, par exemple à Dakar où nous l'avons entendu. En outre, avec son frère, Hani, le directeur des lieux, il a la haute main sur le Centre islamique de Genève.

Alors Karmous ne pouvait que dénoncer la mise en détention. Le 10 février dernier, c'est l'Union des organisations islamiques en Europe qu'il a fait intervenir. Structure, comme nous l'avons vu plus haut, où il opère à la direction.

Nous dénonçons l'aveuglement des autorités sur ces réseaux islamistes, en l'occurrence ceux dont se sert Ramadan. Même s'il est vrai, nous nous amusons de ses déboires d'islamo-Tartuffe, reste que l'affaire était sur le feu depuis quelque temps.

Ainsi, entre le 6 mai et le 6 novembre 2017, Henda Ayari et Christelle, deux des plaignantes, ont téléphoné respectivement 156 fois et 116 fois à Fiammetta Venner, la petite copine de Caroline Fourest, ennemie jurée de Ramadan. La femme de Gilles Kepel a elle-même rencontré Christelle il y a huit ou neuf ans avec une journaliste de Radio Beur FM.

Nos soupçons se précisent avec l'émergence d'une troisième plaignante sous le pseudonyme de Marie. Elle se plaint de viols et de violences alors que sa relation avait duré 16 mois. Mieux, escort-girl de profession, habituée aux " relations tarifées ", elle a été mêlée à l'affaire du Carlton de Lille avec Dominique Strauss-Kahn. Nous soupçonnons DSK d'avoir été piégé. Nous commençons à nous demander si ce n'est pas aussi le cas de Ramadan. Rassurez-vous, nous n'en pleurerons pas.